La sauvegarde incrémentielle, différentielle ou dédupiquée permet de gagner du temps, de l’espace et de la résilience dans la gestion des données. Vous devez comprendre leurs différences pour choisir la meilleure stratégie de sauvegarde en 2025.

Sommaire

Sauvegarde incrémentielle vs différentielle : tableau comparatif

Comprendre les forces et faiblesses de chaque méthode permet d’aligner vos objectifs de RTO (temps de reprise) et RPO (volume de données perdues) avec votre stratégie de continuité.

CritèreSauvegarde incrémentielleSauvegarde différentielle
Ce qui est sauvegardéUniquement les modifications depuis la dernière sauvegarde (complète ou incrémentielle)Toutes les modifications depuis la dernière sauvegarde complète
Vitesse de sauvegardeTrès rapideMoyennement rapide
Vitesse de restaurationPlus lente (plusieurs fichiers à restaurer)Plus rapide (un seul fichier différentiel à appliquer)
Stockage requisModéréAugmente avec le temps depuis la sauvegarde complète
Bande passanteOptimiséePlus consommatrice
ComplexitéPlus complexe à restaurer car nécessite tous les incrémentsPlus simple à restaurer
Risque de corruptionPlus élevé (si une chaîne incrémentielle est brisée)Moyen
Cas d’usage typeSauvegardes fréquentes, environnement cloudBesoins de restauration rapide, serveurs critiques

Qu’est-ce que la sauvegarde incrémentielle ?

La sauvegarde incrémentielle repose sur un principe simple : une copie des données qui ont été modifiées depuis la dernière opération, qu’elle soit complète ou incrémentielle.

Comment fonctionne la sauvegarde incrémentielle ?

  • Elle commence toujours par une sauvegarde complète (souvent hebdomadaire).
  • Puis, chaque sauvegarde incrémentielle ne comprend que les modifications intervenues depuis la précédente (complète ou incrémentielle)
  • Pour restaurer, il faut la dernière sauvegarde complète ainsi que toutes les incrémentielles qui ont été effectuées depuis

Avantages

  • Elle est très rapide à exécuter, ce qui permet plusieurs sauvegardes par jour.
  • Elle limite l’utilisation du stockage, même sur de longues périodes.
  • Elle convient parfaitement aux environnements cloud ou multi-sites.

Inconvénients

  • Le processus de restauration est plus long, car il faut reconstituer la séquence complète : la sauvegarde initiale, puis toutes les sauvegardes incrémentielles suivantes.
  • Une corruption ou une perte d’un fichier intermédiaire peut rendre l’ensemble inutilisable.
  • Sa gestion demande une bonne supervision pour garantir l’intégrité de l’ensemble.

Les différents types de sauvegarde incrémentielle

Il n’existe pas qu’un seul type de sauvegarde incrémentielle. En réalité, plusieurs variantes sont utilisées selon les besoins métiers, les performances recherchées et les solutions de sauvegarde déployées. Bien les connaître permet d’optimiser à la fois les temps de traitement, la restauration et l’espace occupé.

Type de sauvegardeFonctionnementAvantagesLimites principalesCas d’usage adapté
Incrémentielle classiqueCopie uniquement les changements depuis la dernière sauvegarde (complète ou non)Très rapide à exécuterPeu d’espace disque requisRestauration lente (chaîne complète nécessaire)Postes utilisateurs, données peu critiques
Incrémentielle synthétiqueRecompose une sauvegarde complète à partir des précédentes et des deltaRestauration simplifiéeMoins de charge sur les machines sourcesTraitement plus lourd côté serveur ou stockageServeurs critiques, environnements virtualisés
Reverse incremental (inversée)Met à jour la sauvegarde complète en y intégrant chaque nouvel incrémentDernière version immédiatement disponibleGain en rapidité de restaurationPlus complexe à maintenirRisque en cas de corruption de la baseBases clients, ERP, environnements à haut niveau de disponibilité
Basée sur blocs ou octets modifiésSauvegarde uniquement les blocs réellement modifiés dans un fichierVolume ultra réduitPerformances optimiséesNécessite outils avancésDépendant de la précision des métadonnéesGrands fichiers, sauvegarde cloud, infrastructure moderne

Qu’est-ce que la sauvegarde différentielle ?

La sauvegarde différentielle repose sur la sauvegarde complète la plus récente : elle capture tous les fichiers modifiés depuis cette dernière, quelle que soit la date.

Comment fonctionne la sauvegarde différentielle ?

  • Démarrage par une sauvegarde complète
  • Chaque sauvegarde différentielle copie toutes les modifications depuis cette sauvegarde complète initiale.
  • Pour restaurer, il suffit de la sauvegarde complète et la dernière sauvegarde différentielle.

Avantages

  • Elle permet une restauration rapide et fiable avec seulement deux fichiers : la sauvegarde complète et la dernière différentielle.
  • Elle réduit les risques en cas de corruption, puisque les sauvegardes sont plus autonomes.
  • Elle est simple à planifier et à vérifier.

Inconvénients

  • L’espace disque utilisé augmente à mesure que le temps passe depuis la dernière sauvegarde complète.
  • Elle est moins adaptée aux environnements où les sauvegardes doivent être très fréquentes.
  • Elle peut devenir lourde si les fichiers changent souvent.

Qu’est-ce que la sauvegarde dédupliquée  ?

La sauvegarde dédupliquée repose sur le fait de sauvegarder les données en ignorant celles qui sont redondantes (par rapport aux sauvegardes précédentes). Elles sont identifiées et éliminées.

Comment fonctionne la sauvegarde dédupliquée ?

  • Démarrage par une sauvegarde complète.
  • Chaque nouvelle sauvegarde ne comprend que les nouvelles données ou modifiées.
  • Pour restaurer, il suffit de la sauvegarde complète et le bloc de données indéxés avec la version des données souhaitées.

Avantages

  • Elle permet une restauration rapide et fiable avec seulement deux fichiers : la sauvegarde complète et le bloc de fichiers indéxés correspondant.
  • Elle permet une sauvegarde rapide des nouvelles données
  • Gain d’espace de stockage
  • Optimisation des ressources réseaux car les données déjà stockées ne transitent pas une deuxième fois sur le réseau

Inconvénients

  • L’espace disque utilisé augmente à mesure que le temps passe depuis la dernière sauvegarde complète.

Quelle stratégie adopter selon votre activité ?

Le choix entre sauvegarde incrémentielle et différentielle dépend de vos objectifs métiers, des contraintes techniques et des enjeux de restauration.

Avant de choisir, il est important d’évaluer :

  • La fréquence de modification des données : si les fichiers changent souvent, l’incrémentielle est plus efficace.
  • Le niveau d’urgence de la restauration : si vous devez redémarrer rapidement, la différentielle est plus adaptée.
  • L’espace de stockage disponible : l’incrémentielle consomme moins d’espace.
  • Les moyens techniques disponibles : supervision, capacité à automatiser, besoins réglementaires.

Sauvegarde incrémentielle vs différentielle dans le cloud : quel est le meilleur choix ?

En environnement cloud, le choix entre une sauvegarde incrémentielle ou différentielle n’est pas neutre. Les performances réseau, la bande passante, la capacité de stockage et les coûts sont des critères déterminants. Voici un tableau comparatif pour vous aider à faire le bon choix selon vos priorités :

CritèreSauvegarde incrémentielleSauvegarde différentielleSauvegarde dédupliquée
Vitesse de sauvegardeMoyen : seuls les changements depuis la dernière sauvegarde sont copiésLente : copie toutes les modifications depuis la dernière sauvegarde complèteRapide : seules les données nouvellement modifiées sont copiées
Espace de stockagePlutôt économeNécessite plus d’espace à mesure que le temps passeOptimé : les données ne sont présentes qu’une seule fois sur le stockage
Vitesse de restaurationLente : nécessite la restauration de tous les incréments et de la sauvegarde complèteMoyenne : il suffit de la dernière sauvegarde complète et de la dernière différentielle qui peut être imposanteRapide : Ne nécessite uniquement le bloc de données correspondant
Compatibilité cloudFaible impact sur la bande passante et les ressourcesMoins adapté : les fichiers sont plus volumineux et peuvent saturer les quotas cloudFaible impact sur la bande passante et les ressources

Bonnes pratiques pour une stratégie de sauvegarde efficace

Pour garantir la continuité d’activité, la simple mise en œuvre technique ne suffit pas. Il faut structurer l’ensemble du processus.

1. Toujours débuter par une sauvegarde complète

Elle constitue la base de toutes les restaurations possibles. Sans cette sauvegarde initiale, les suivantes sont inutilisables.

2. Définir une fréquence adaptée

  • Pour les données critiques ou en constante évolution : sauvegardes incrémentielles toutes les heures ou toutes les 4 heures.
  • Pour les données moins sensibles : sauvegardes différentielles quotidiennes.

3. Automatiser et surveiller

Utilisez des solutions qui permettent d’automatiser les tâches et d’envoyer des alertes en cas d’échec (ex. : Oxibox).

4. Tester la restauration régulièrement

La seule vraie preuve de la fiabilité d’une stratégie est la réussite d’un test de restauration. Il faut les planifier au minimum une fois par trimestre.

5. Renforcer la sécurité

Vos sauvegardes doivent être protégées contre les menaces modernes. Cela inclut :

  • Authentification forte (MFA)
  • Chiffrement des fichiers
  • Immuabilité des copies critiques
  • Segmentation réseau

Intégrer vos sauvegardes dans une stratégie PRA

La sauvegarde incrémentielle ou différentielle est un maillon essentiel du Plan de Reprise d’Activité (PRA). Elle contribue directement à atteindre deux objectifs clés :

  • RTO (Recovery Time Objective) : temps maximum toléré pour la reprise.
  • RPO (Recovery Point Objective) : volume maximal de données qu’on peut se permettre de perdre.

La sauvegarde différentielle aide à réduire le RTO, tandis que l’incrémentielle minimise le RPO.

FAQ

1. Peut-on combiner les deux méthodes ?

Oui, c’est même recommandé. Cela permet d’optimiser la performance et la résilience.

2. Quelle méthode est la plus rapide à restaurer ?

La sauvegarde différentielle, car elle ne nécessite que deux fichiers.

3. Quelle est la plus légère à stocker ?

L’incrémentielle consomme moins d’espace sur le long terme.

4. Faut-il toujours une sauvegarde complète ?

Oui. Toute stratégie démarre par une sauvegarde complète, qui sert de point de référence.

5. Une sauvegarde incrémentielle protège-t-elle contre les ransomwares ?

Pas seule. Il faut la combiner avec de l’immuabilité, des sauvegardes hors site et du chiffrement.